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2012-11-20

Quelle histoire: Le bonheur ne tient qu'à un cheveu.


André Watermael- Marolles,
coiffeur visagiste des stars à Bruxelles depuis 1972


Il était une fois des contes modernes, avant-gardistes, ou surréalistes.
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Rompu aux techniques de pensée positive et ayant obtenu mon brevet d'egobooster (symbolisé par un pins "pouce levé") délivré par la croix rouge, j'ai vous le savez, pour passion première de vous remonter le baromètre en zone de basse pression.

Et comment dire encore, qu'entre l'actu youplaboum et l'économie prospère, on a de quoi se réjouïr en ce moment.

Pourtant, quand ça ne va pas, il existe une tradition ancestrale qui consiste à se rendre chez le coiffeur pour changer de tête, histoire de repartir d'un bon pied en regardant systématiquement son reflet dans les vitrines.

Dès les années 1980, un slogan proclamait: "Recoiffe-moi le moral!".
Et quand on voit certaines coupes de l'époque, il y avait du boulot...

Pourtant, de tout temps et par tous les temps, le changement de coiffure a eu pour effet chez certains de modifier leur destin, paliant souvent à leur manque de (coupe au) bol.
Et les exemples ne manquent pas:
Twiggy, en se faisant une coupe courte de garçon, est passée du status de "fille de la porte à côté", à celui de "franchise internationale".
Jennifer Aniston est  passée de "nièce de Kojak, serveuse et bonne copine qui couche avec Ross par dépit", à "égérie L'Oréal, jolie et aussi drôle qui couche avec Brad Pitt".
Elton John, lui même n'aurait sans doute pas fait la carrière qu'on sait, si la pousse de ses cheveux n'était pas inversément proportionnelle à la qualité de ses chansons.
Polnareff ou Mireille Matthieu, Robert Smith ou Desireless, Rihana ou  Justin Bieber, ils sont nombreux à marquer de leur empreinte capillaire à la fois  l'histoire du disque et celle du fer à défriser.
Tous à leur façon, en fonction des générations, de la brosse de rue à "Y-a-t-il un éléphant pour me péter dans la nuque?".

Et il y en a un qui en sait quelque chose sur le sujet, c'est André Watermael-Marolles, coiffeur visagiste depuis mille neuf cent septante deux à Bruxelles.

Des stars,  il en a vu défiler entre ses doigts experts, et parfois même dans son salon.
Il se rappelle d'ailleurs du passage d'un jeune peintre américain, vilain et malingre:
"Il était très bizarre, ce type, il ne mangeait que des bananes et de la soupe Cambell's en conserve.
Il aimait bien ma coupe et m'a demandé de lui faire la même.
Je ne savais pas qu'il allait tout me piquer.
Ma coiffure, mon pseudonyme, et même mon idée de peindre sur des photos de Marilyn, dont j'étais fan inconditionnel. Tout le salon en était couvert".
Cette coupe a été depuis revisitée par de nombreuses stars, dont Victoria Beckham, qui souhaitait attirer l'attention du  fondateur de la Factory, afin que celui-ci  lui  tire son portrait (gratuitement).
Depuis qu'on lui a appris la triste nouvelle, elle est repassée au brun.

Dans sa longue crinière, André a crée bien d'autres styles.
Avec des bonheurs divers.
Sa mini vague sur Sinead O' Connor, ratée, le contraint alors à la raser.
Ce qui fît décoller de son cuir chevelu, la carrière de la chanteuse.
Il a bien failli brûler Michaël Jackson, de passage en Belgique pour visiter Walibi Wavre, en lui posant trop longtemps du produit défrisant sur le crâne.
Il a réussi à sauver le coup, et Michael lui a dédié sa chanson "Black Or White", chanson sur la colo,  avec une allusion très claire dans le clip au makeover opéré chez André (voir fin).
Une séquence de morphing qui rappelle les sites "essayez votre nouveau look".
La chanson ne parle en effet pas tant de l'égalité des races, mais d'égaliser les pointes et bien enduire le produit à la racine.
Mais il n'est pas le seul.
Les Rita Mitsouko, quelques années avant, avaient composé "Andy", chanson sur la prise de rendez-vous impossible à l'époque, vu le succès.
Chou, Andy, dis moi oui, cette fois-ci...
Bien sûr les modes passent.
Plus personne aujourd'hui ne demande la coupe de Lady Di, de peur de se prendre un coup de de candle in the wind par des fans inconsolables.
Tout passe, tout casse, tout lasse.
Et les cheveux cassants, c'est pas bien.
Ainsi quand on reverra les photos de nos contemporrains "coneheads" du brushing, certains auront un léger sourire nostalgique et verseront peut-être même une larmichette.
Les autres pleureront de rire.

Mais contrairement aux tatouages, les seules traces sont numériques.
Pas comme ceux qui ont des tatouages maoris, des étoiles et des phrases gravées sur leur corps encore ferme, et ne savent pas ce qu'il en feront quand ce sera la mode des petits pois, des hiéroglyphes bretons et des grilles de sudoku.
Donc, l'avantage avec les cheveux, comme dit toujours André, le belge est philosophe: "Au pire, ça repousse!".

Alors, laissez-vous tenter, c'est le moment, ça vous laisse quatre semaines pour réparer les dégâts, sans qu'on vous dise que vous ressemblez à un triste sapin péroxydé....