Heureusement y a Bolino!
Mais ça, c'était avant...
Ce n'est pas à un vieux fils de pub qu'on apprend à faire de la réclame.
Dans les années 80, déjà, je n'hésitais pas à m'afficher moi et mes hormones en pleine mue, dans des spots télé (certains mêmes étaient déjà ringards à l'époque).
Bref.
Mais c'est qu'il y a eu des pubs géniales depuis, et qu'il y en a encore aujourd'hui.
Pas d'excuse valable, donc.
Cependant, certains créatifs nous prennent toujours pour des manches à balai, pour des quiches prêtes en 5 minutes, ou pour des ménagères de moins de 50 de QI, tant ils sont restés bloqués quelque part entre la Mère Denis et le jambon star.
Et ça, ça peut faire mal.
Trois exemples, au hasard...
- Les pubs "karaoké":
Je sais pas vous, mais je n'en peux plus d'avoir matin et soir, des mauvaises mélodies en tête, juste parce que des publicités on décidé de faire des covers à la con.
Assurances, crédits, banques etc..., plus le produit est déprimant, plus la chanson doit être nunuche.
Déjà qu'à la base, certains de ces tubes cathodiques ont mal vieilli, mais si en plus les paroles nous rendent gâteux dès le lever...
On est loin du génie de Gotainer qui mettrait de bonne humeur Angela Merkel lorsqu'elle fait sa compta.
Et si ce n'était pas encore assez clair, on habille tout le monde de toutes les couleurs, comme pour un épisode de "Premiers Baisers", vingt ans plus tard.
D'ailleurs on se demande qui seront les "Premiers...".
Pas moi, en tout cas.
Derniers en date à se lancer dans l'industrie du disque dur, une "célèbre enseigne américaine spécialisée dans les hamburgers", dont le nom commence par M, et où on peut venir comme on est (trop sympa, je pensais encore qu'il fallait venir en smoking pour bouffer des nuggets, suis-je bête).
Et chez "iDonald", on a bien aimé la série Glee.
Donc on a fait pareil avec un décor de fastfood et ce sont les clients, seuls ou en famille, qui commandent le repas équilibré en chanson devant un parterre de membres du personnel "enchantés" par le show.
Je sais, pour ceux qui ne regardent jamais la télé, tout ça paraît un peu étrange.
Obscur, même.
Mais je vous rassure, à moi aussi, ça m'a parut bizarre.
Parce qu'ayant mis tout le pognon dans le décor, il ne restait évidemment pas grand chose pour caster les artistes.
Je plaisante, on a bien compris qu'ils voulaient des gens comme vous et moi.
Venez comme vous êtes, surtout ne changez rien.
Et moi devant tant de bienveillance, je ne peux m'empêcher de déceler dans tout ça une forme très sophistiquée de cynisme.
Effroyable.
- Les pubs "pour se faire de l'or en barres".
Sans transition.
Franchement, je reste modéré en disant que ce matraquage ressemble légèrement à de l'extorsion de fonds.
Tu es dans la merde?
Les fins de mois commencent le 14?
Tu n'arrives pas à joindre les deux bouts?
D'ailleurs tu n'as plus de bouts du tout?
Dit le monsieur qui marche bizarrement dans un décor virtuel.
Racle quand même les fonds de tiroirs pour voir si tu n'as pas un objet à haute valeur sentimentale, et sur lequel tu es prêt à faire une croix.
Tu mets ce trésor de famille dans une enveloppe, et en 24H, ils se seront envolés.
Tu recevras en échange des espèces de billets inflammables qui partiront rapidement en fumée.
Comme en témoigne ce gentil couple, tu pourras même t'offrir des vacances (la blague, ce n'est pas parce qu'on est fauchés qu'on a pas le sens de l'humour).
D'ailleurs, la gentille Madame (qui n'y peut rien, elle doit bouffer elle aussi) te dit qu'elle a reçu beaucoup plus d'argent que prévu.
Une autre assure qu'elle a reçu 400€ pour une poignée de vieux bijoux.
Rappel: les chercheurs d'or, sous toutes leurs formes, qu'ils polluent au mercure les fleuves d'Amazonie, ou nos écrans, convoitent une matière qui est aussi stable et précieuse qu'elle est épuisable.
Réfléchissez-y donc à deux fois avant d'aller à la poste.
- Les pubs "je parle de tout et surtout de rien"
On connaissait déjà mon aversion pour certaines pubs parfumées (lire exclusif: le script de la nouvelle pub pour parfum), voici une autre pub qui parle beaucoup pour ne rien dire.
On y voit et entend la ravissante Gisele Bundchen y faire comment dire... "de l'Esprit".
Le problème, c'est qu'on a peu l'impression qu'elle a mangé du Jean-Claude Van Damme avec ses spécial K.
Je ne cite pas , mais en gros ça donne "les couleurs, c'est joli".
Ces interviews, tournées au débouté avec la spontanéité d'un goûter improvisé à Buckingham, ne vendent pas la marchandise, ça pour le coup, on peut pas le leur reprocher.
Mais j'attends bien plus d'eux (les créatifs de la marque de prêt à porter spirituel).
Je rêve, pour tout vous dire, de l'épisode où Gigi raconte comment elle a perdu un pull dans un bus.
Celui où elle explique pourquoi elle aime tant le jaune et le vert ensemble, et que ça lui fait toujours penser bizarrement au Brésil.
Où , le regard toujours un peu dans le vide, elle se souvient avec émotion de sa première jupe portefeuille (nous invitant discrètement à sortir le nôtre).
Pourquoi elle adore se mettre à pois dans la rue.
La laine c'est doux, et elle n'a pas peur de le dire.
En un mot, comme en 6512, le vêtement reflète votre personnalité.
Un sketch qu'auraient pu tourner les nuls dans les années 80.
Mais ça, c'était avant...
Bonus: Qui est cette mystérieuse personnalité donnant de sa personne dans cette réclame de 89?
