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2011-11-30

Disques: La Métaphysique des Tubes.


Les tubes s'enchaînent, les questions demeurent...

J'espère qu'Amélie Nothomb ne m'en voudra pas trop du lui avoir chipé son titre, mais bon... c'est un bon titre.
Et un bon titre, c'est déjà un tube.

Car, si j'ai décidé de plagier la romancière belge au chapeaux, c'est que j'avais envie de comprendre, ce qui fait qu'hier, aujourd'hui et peut-être demain, on chante certaines chansons sous la douche, sur les trottoirs, dans les rames, dans le monde entier et surtout à l'intérieur de deux hémisphères.

On l'a compris, pas de tube à la maternité sans une bonne mélodie dans l'éprouvette.
Bon, ça c'est la base.
Que se soit "Na na, na na na", "Tchiki boum tchi boum", ou "Gaga, houlala"...
Ah non, pas la dernière.
Disons une mélodie "efficace" pour utiliser les gros mots.


Ensuite, des paroles simples, qu'on retient facilement, et si possible dans toutes les langues.
"Mama se mama sa mama coo sa", ou plus simple encore "Agathe féline, date tout n'aille go n'habille eux goût de n'ail".

Mélodie basique, lyrics prêts à l'emploi, ok.
Mais alors qu'est ce qui distingue vraiment tout tube potentiel, de celui qui obtient "puissance et gloire"?

Serait ce après tout, qu'un beat, voire beat-it, est parfois plus percutant qu'un autre?
Que certains arrangements à l'amiable seront finalement condamnés par les tribunaux populaires?
Ou que certains tubes sont "intrinsèquement plus profonds" que les autres?

Parce qu'on fond, en gros, ils disent quatre choses:
Youpie c'est la fête.
Je t'aime, je te veux.
Tu m'aimais, je t'en veux
Je vais faire la fête pour t'oublier, tiens.

Peu de tubes en effet parlent du syndrome de Peter Pan, du complexe d'Oedipe, du retour d'Ulysse, ou de la possibilité d'une île.

Finalement peu de tubes sur l'onanisme (désolé Ophélie, mais c'est pas ta meilleure), sur la religion (oui, Ophélie, mais pour rappel tu étais assise sur une pierre et de l'eau coulait sur ton visage, donc tu rentres dans les catégories sus nommées), le pyromanie (oui même si c'est  le feu qui t'attise) , ou la taxidermie (on dit "faire naturaliser sa chatte", en fait).

Bien sûr, quand Britney disait "Frappe-moi,  Bébé, encore une fois", c'est au sens figuré et pas au niveau de la figure.

Et quand Madonna chantait: "la musique fait venir les gens tous ensemble", c'était aussi une métaphore: elle ne voulait pas dire dans la même soirée.
Bien sûr.

Depuis "Atomic" de Blondie, plus personne ne se pose de questions existentielles sur les dangers du nucléaire.

Rien non plus sur la neurochirurgie, sauf "can't get ou out of my head".
Pas de tube non plus sur l'acuponcture, à par bien sûr "Touch Me " de Samantha Fox.
Pas du tubes sur la désintox, à part bien bien sur "Rehab", mais malheureusement seule la chanson a marché.

Rien sur l'industrie du bâtiment  ni sur l'interprétation des rêves ("New Yoooooooooork, concrete jungle where dreams are made...").

Et puisqu'on parle sommeil, pas de tube sur les infusions, à part le soporifique "Onorico Flow" où il suffit de compter les "sail away, sail away, sail away" pour s'endormir.

Pas de tube enfin sur la mort, oui à part l'ensemble de l'oeuvre d'une chanteuse rousse célèbre qui a tenu (et tient toujours) à garder l'anonymat.

Parce que la mort, si elle est devenue une industrie, ne fait pas souvent recette dans celle du disque.
Où alors, c'est vraiment parce que le chanteur hawaïen a un nom imprononçable et qu'il fredonnait d'une voix très douce une reprise prémonitoire avec "Over the Rainbow".
"Post mortem, jackpot decrochare" dit le proverbe latin.
En cela, si tous les artistes n'ont pas droit à l'immortalité, ils sont au moins réincarnés en coffret collector ou en "album inédit".

Et bien sûr on peut faire une chanson "hommage" à quelqu'un, ça, ça marche toujours.
Et surtout quand le but n'est pas de vous arracher une larme de crocodile, mais plutôt de vous faire danser un peu chinois, Marcia.

Parce que les chansons tristes ne deviennent que rarement des tubes, mais plutôt des classiques.
"Je suis venu te dire que je m'en vais" passe rarement dans les mariages.
Et on met rarement "Groove is in the heart" aux enterrements, même si perso, j'adorerais qu'on le fasse au mien.
David Bowie a écrit 10.000 classiques, dont le fabuleux "Ashes to ashes" (poussière, tu retourneras à la poussière) mais finalement, Ziggy Stardust a "un seul" tube populaire: "Let's Dance".

Les classiques, ce ne sont pas ces chansons qu'on fredonne, mais plutôt celles qu'on écoute.
Celles qu'on ne chante pas machinalement, mais qu'on retient intimement.
Parce qu'en fait, finalement, on peut chanter "i love you, you love me" sous la douche, mais ce sont celles qui sortent du lot, celles qui se démarquent, et qui cassent les règles, les contrecarrent et les contredisent, qui sont les vraies exceptions.

Mais bon allez, ne boudons pas notre plaisir en chantant "abc, one two three, do re mi", "Relax", "Etienne","Sing it back", "Wanabee", "One more time",  "Great DJ" ou "Fù€£ You".
C'est bon pour le moral (et donc pour l'esprit).
Et si ça ne soulève aucune question, à part celle de l'insonorisation de vos voisins, ça ne fait de mal à personne, et c'est déjà bien.
S'il y a une métaphysique des tubes, elle est dans la simplicité, et un peu de simplicité n'a jamais fait de mal à personne (Amélie et moi, y compris).

But maybe i'm crazy, maybe you're crazy, maybe whe're crazy...