Il ne faut pas confondre patinage artistique et vodka sur glace
Plus qu'un sport une tradition:
Il y en a toujours au moins un (ou une) par soirée, solo ou en couple, et je ne parle même pas des chenilles.
Au détour d'un tube, c'est un véritable bobsleigh qui déboule sur la piste, n'hésitant pas à franchir les règles et les barrières de sécurité.
Fauchant tout sur son passage (et pas que les fonds de verre), le "danseur de salon" aurait mieux fait de rester dans le sien, il y aurait eu moins de victimes...
Cela va du dernier des iroquois qui se dit "punk is not dead, je me fais donc un pogo tout seul", à Mlle "j'ai toujours rêvé d'être Britney Spears et je l'ai suivi dans son déclin sans en revenir" qui adore faire du pole dancing sur une barre qui n'existe pas. Peu esthétique et très dangereux.
Plusieurs catégories se dessinent nettement:
-Les amateurs trop motivés (voir plus haut)
- les semi professionnels (très appliqués, bonne choré, mais aucune âme)
- Les retraités de l'Opéra de Paris (souples mais durs de la feuille, donc pas en rythme)
-Les pros du pot (qui ont compris depuis longtemps qu'ils savent bouger du booty, en usent et en abusent).
Je ne vous dit pas dans quelle catégorie je concours cette année (j'hésite encore).
Plusieurs disciplines aussi:
-On refait le clip: un classique seul ou à plusieurs.
Très ludique mais aussi très risqué:
Sans photoshop et sans effets spéciaux, ça rend moins bien.
Le playback du fan: je connais toutes les paroles et je les sur-articule.
Le principe du lipping c'est qu'on ne donne pas de la voix et pourtant:
Même les riverains ont compris que vous chantiez faux.
L'impro totale: un couple déjà mythique prend possession du dancefloor pour rééditer l'exploit de ses illustres prédécesseurs façon Grease, Pulp Fiction, ou Dirty Dancing.
Problème: eux ils avaient répété.
Et il ne faut jamais confondre patinage artistique et vodka sur glace.
La battle: deux experts amis/ennemis s'affrontent pour savoir qui maîtrise le mieux les déhanchés, les mouvements de bras et de popotin dans la choré de "Single Ladies".
Mais voilà: il n'y a de place que pour une Beyonce à la fois (si vous me suivez).
Se finit généralement en catfight dans du jus de cranberries.
On avait dit pas les cheveux.
Et last but not least: le solo de la mort qui tue, épreuve reine où un corps pris par une mauvaise fièvre du samedi soir, entre en transe, rêvant d'une gloire éphémère. Idéal pour les célibataires qui ont perdu tout espoir de rentrer accompagné(e)s.
De la Dancing Queen (avec la moustache de Freddie Mercury) à John Travlota en passant par l'audition ratée de Flashdance (avec chute), on compte deux crises cardiaques, trois verres cassés et des personnes du public souffrant de nombreuses contusions.
Un centre d'aide aux victimes a été installé à côté du vestiaire où un suivi psychologique est proposé à deux euros par personne et par vêtement déchiré.
Pire, il y a les mauvais perdants qui, furieux de rentrer sans trophée et sans taxi, profitent des premières lueurs de l'aube pour en remettre une couche dans le genre de Fame:
Ils montent sur les voitures, exultent, sautent, confondent leur ombre avec un partenaire potentiel, bondissent et s'écrasent lamentablement sur l'asphalte.
Ce genre de drame pourrait être évité.
Mais bon, c'est cela aussi la dure loi du sport:
Des rires, des pleurs, des juges russes mais impartiaux, du dopage, des chutes, et des spectateurs imprudents.
Des carrières prometteuses qui s'arrêtent brutalement devant un arrêt de bus.
Et des assassins qui reviennent sur les lieux du crime.
On se voit ce soir sur la piste?
Bonus: Spéciale dédicace à tous mes "partenaires dans le crime".
En ce jour particulier, la très british Sophie Ellis Bextor donne un cours de danse et de valeurs aux futurs époux.
