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2009-12-02

Question: Quand est-ce qu'on mange?


Chaque couvercle a son pot, disait la grand-mère bien veillante à sa petite-fille de 37 ans et demi.
Ma grand-mère aurait plutôt dit: songe à trouver un hobbie.
Mais admettons.
Le problème est qu'on est plus au temps des petites épiceries de quartier.
Nous sommes à l'ère des hypermarchés.
Du e-commerce.
Des pots et des couvercles, il y en a à tous les étages.
Il y a même des magasins de pots vintage.
Et des couvercles collectors...

Alors pour ceux qui ne sont pas encore dégoûtés, bien souvent, on va de déconfiture en mine déconfite:

Entre les sites de rencontres où les choucroutes mariées et les cassoulets infidèles s'offrent des aventures extra-ménagères, et les soirées où on vous colle un numéro façon rayon charcuterie, entre la "Quinzaine du moche" et les ventes rapides avant péremption, les célibataires ont de plus en plus le sentiment de faire partie de l'excédent alimentaire européen.

Sur le marché de l'amour, l'offre semble toujours supérieure à la demande.

Certains gastronomes téméraires n'hésitent pas à pratiquer le blind test, le fast food, et take away.
Mais justement, la quantité tend à remplacer la qualité, parce qu'on se dit que derrière, il y a toujours un nouvel article en promotion qui a l'air mieux.

Nos habitudes de consommation déteignent-elles sur nos relations?
Toute généralité étant dangereuse, tenons-nous en au commerce de détail.

Les étagères sont remplies de jeunes filles et de jeunes hommes , dans toutes les tailles et dans tous les modèles, mais ils se heurtent souvent aux critiques des associations de consommateurs:
Trop maigre, trop gras, pas assez ceci, trop cela, trop cuit, pas assez cru, trop salé, porc salut.

Bref un méli-mélo de mets et de "mais", où l'on est à la fois affamé et fine bouche.
Fin gourmet et bonne fourchette.
Epicurien et puis plus rien...

Et là, ce n'est que l'espoir qui fait vivre.
L'espoir conserve quand on conserve l'espoir.
L'espoir de rencontrer au détour d'un primeur, la fraîcheur et la saveur d'un produit frais sans colorant et sans conservateur, et si possible issu de l'agriculture biologique.
Et là manque de pot: tous les goûts étant dans la nature, vous n'êtes pas du sien.
On se décourage pas, on poursuit ses emplettes, on reste curieux, on continue à chiner, on finira bien par trouver son bonheur.
Et on le savourera d'autant plus, qu'il a bien mijoté...

Bon appétit.